Comment survivre à la perte de son meilleur compagnon?
Je me rappelle d’une journée, ni pluvieuse ni grise comme dans les films, simplement une journée comme une autre, où j’ai accompagné ma meilleure amie chez le vétérinaire. Malheureusement, ce n’était pas pour une visite de routine. Elle avait ce qu’on appelle un Dégu, un Octogon de son nom scientifique, comme animal de compagnie depuis quelques années. Cette petite bête, nommée Moka pour rappeler son pelage aux couleurs café, était rendue vieille et souffrait d’une maladie. Mon amie a alors dû prendre une décision très difficile, mais des plus courageuses : mettre un terme aux souffrances de sa petite compagne. Ce fût très rapide, une seule piqûre et son pouls a ralenti jusqu’au tout dernier souffle.
Après le départ
Déjà d’être là-bas, c’était toute une épreuve. Mais imaginez le retour à la maison : une cage vide, des jouets laissés un peu partout, tous ces souvenirs qui flottent dans la pièce. Comment consoler mon amie ? Quels mots dire pour la soulager ? Quoi faire pour lui remonter le moral ? Rien, malheureusement. On dit souvent que seul le temps arrange les choses, dans ces cas-là, c’est vrai.
Au revoir douce amie
Nous sommes plusieurs à avoir vécu une situation semblable : la perte d’un chien, d’un chat, d’un hamster, de poissons. Pour ma part, j’ai perdu, entre autres, des perruches. Et une en particulier : Bleuet. (Ok, j’avoue ça a l’air pitoyable comme ça, mais quand c’est le tout premier animal que tu as, dont tu as la responsabilité, tu ne l’oublies jamais.) Où en étais-je?, ah oui, Bleuet. Outre son nom un peu trop représentatif (oui comme vous vous doutez, elle était bleue, mais quoi j’avais à peine 8 ans !), c’est la première amie à plumes que j’ai eu. La veille de mes examens de fin d’étape scolaire, Bleuet était décédée dans sa cage sans que je le sache. Ma mère, qui ne voulait pas m’attrister de cette nouvelle et me perturber dans mes études, a donc parcouru toutes les animaleries de la région pour retrouver une perruche en tout point semblable à Bleuet. J’ai eu connaissance de ce «remplacement» plusieurs années après. Au début, j’étais attristée, car je n’avais pas pu dire adieu à la vraie Bleuet, mais ensuite, j’ai compris que le geste de ma mère avait été très empathique. Elle ne voulait pas que je vive un premier deuil, et ce, dans une période très chargée.
Une question d’attachement
Car un deuil, ce n’est pas une question de quelques heures, ni de quelques jours. Ça peut être un processus long et ardu. La perte d’un animal est un deuil en tout point semblable à celui de la perte d’un être cher. En fouillant sur le web, j’ai appris que la Dre Annique Lavergne est l’une des seules psychologues nord-américaines à s’être penchée sur la question du deuil animal. Par ses recherches, elle conclut que la perte d’un animal peut être aussi ardue que la perte d’un être humain. Sa thèse montre que l’intensité du deuil n’est pas une question de genre, d’âge ou de solitude. C’est, tout bêtement, une question d’attachement à l’animal. Dans un article, elle explique comment les maîtres endeuillés doivent passer au travers des différentes étapes du deuil (les mêmes que pour les humains) et elle normalise ces sentiments. Car bien souvent, la perte de notre chien n’apparaît pas aux yeux des autres comme aussi importante que la perte d’un proche. Mais de plus en plus, les animaux sont considérés comme des membres à part entière des familles et ne sont plus seulement vus comme de simples animaux de compagnie… Ça légitime notre peine, en quelque sorte, non?
À notre rythme
Donc, oui, un animal ça se remplace physiquement… mais psychologiquement c’est autre chose. Même que j’ai déjà rencontré une dame qui garde les cendres de son chien dans une urne au-dessus de son foyer. C’est en quelque sorte une forme de rituel de deuil qui est nécessaire pour elle.
Il faut donc se laisser du temps et se demander : « Si c’était à refaire, est-ce que je choisirais plutôt de ne pas adopter Toutou pour éviter la peine que j’ai aujourd’hui ?». Évidemment, la réponse est bien souvent non. Comme la célèbre citation de Tennyson le dit si bien : « Mieux vaut avoir aimé et perdu ce qu’on aime que de n’avoir jamais connu l’amour »…
N’hésitez pas à aller chercher l’aide nécessaire pour réussir à surmonter votre peine, que ce soit auprès de vos proches ou de professionnels, car il y a toujours une lumière au bout du tunnel.
Et vous, chers maîtres moustache, revivriez-vous tous ces moments avec vos compagnons malgré leur départ ?
J’ai perdu mon chat cet automne. Il avait 14 ans et était très malade . Je n’ai pas eu le choix pour l’euthanasie. J’ai pleuré la journée entière et le lendemain et le lendemain… En vous écrivant, je pleure encore le départ de mon gros chat Mousse. Il manque beaucoup à la famille. Il faisait vraiment partie de la famille.
Merci Bernadette pour votre témoignage touchant. Comme quoi ces animaux qui entrent dans nos vies sont bien plus que de simples compagnons. Je comprend votre peine. Merci d’avoir lu l’article.
Il n’y a pas que nous qui pleurons le départ de Mousse. Sa petite soeur Coquine pleure à toutes les nuits depuis son départ. C’est une chatte de17 ans qui a de la difficulté à s’en remettre.
Pauvre petite Coquine, c’est si triste. J’espère qu’elle trouve du réconfort dans vos bras et que l’inverse est aussi vrai. Au plaisir de vous reparler à nouveau Bernadette!
Malgré la perte de mon animal de compagnie ( qui avait passé 17 ans dans ma famille). Jamais je n’ai regretté que cette boule de poil fasse partie de ma vie. Les premiers mois de sa perte ont été très difficiles, j’avais facilement les larmes aux yeux comme si tout me faisait rappeler son absence, et ce, même si je je vivais plus dans le même domicile depuis quelques années. Je crois simplement que c’était automatique de la voir à certains endroits et que puisse quelle n’y était plus cela me peinait. Après 2 ans, j’ai eu la chance de retrouver la compagnie d’un autre chat, encore plus affectueux et qui cette fois-ci était entièrement sous ma responsabilité. Il n’y a pas une journée que je crains sa perte sachant combien cela me fera mal. Toutefois, je l’aime plus que tout et jamais je ne m’empêcherais de partager des beaux moments avec lui.
Merci Julie pour ce beau témoignage, ça m’a beaucoup touché. Je suis heureuse de voir que la douleur ne vous a pas empêché de laisser entrer un autre petit compagnon dans votre vie. Ils sont parfois un si bon remède à nos peines. Encore merci pour votre partage
« Mieux vaut avoir aimé et perdu ce qu’on aime que de n’avoir jamais connu l’amour »… Merci pour cette belle citation et ce bel article!
Merci Sarel de votre intérêt pour l’article, continuez à nous partager vos commentaires et opinions, nous sommes toujours heureux de vous lire !
J’ai eu les yeux dans l’eau en lisant votre article… Ça m’a rappeler bien des souvenirs .. D’ailleurs, je dois vous confier quelque chose. En 1994, ma sœur et moi avons reçu pour Noël un joli petit chien, un bichon maltais, qui nous a été présenté dans un panier en osier recouvert d’une petite couverture rose. Ma sœur a pleuré de joie toute la soirée et moi, du haut de mes 4 ans et déjà follement amoureuse des animaux, je me suis contentée de contempler l’animal d’à peine 1,5 lbs la soirée et les journées suivantes. Mes parents nous avaient acheté la petite chienne que nous avons affectueusement nommé Crystal pour nous apprendre à prendre nos responsabilités et à avoir la chance d’avoir un animal de compagnie! Quelle bonne idée mais en même temps, nous étions toutes deux trop jeunes pour pouvoir vraiment prendre soin de ce petit tas de poil. Avec les années, Crystal s’est attaché à ma mère puisqu’elle passait ses journées entières en sa compagnie, mais elle est devenu désagréable par manque d’assiduité et de connaissance lors de son dressage. Aboiement, agressivité envers les inconnus, insistance à vouloir se faire prendre par ma mère, pleurnichage pendant la nuit etc. Toutes ces choses irritaient au plus haut point mon père et c’est grandement compréhensible. Malgré tout cela, Crystal faisait parti de notre vie et nous l’aimions. 14 années plus tard, alors que je revenais chez mes parents pour le week end après avoir passé la semaine au cegep à Sherbrooke , en ouvrant la porte de la résidence familiale , j’ai su qu’il y avait quelque chose d’anormal. Pas d’aboiement, pas de bruit de petite griffe sur le plancher, ma mère les mains vides et mon père qui osait à peine me regarder… J’ai alors posé la question qui tue: Où est Crystal !? Moi qui n’avait jamais vu mon père pleurer ( un homme qui ne versait jamais de larmes et que l’on surprenait les yeux dans l’eau seulement à la naissance de ses enfants et au décès de ses proches ), il leva les yeux vers moi, et alors que je parcourai le rez de chaussée en cherchant ma petite bête à poil, me dit : On l’a fait piqué Valérie… Puis devant les larmes qui coulaient sans arret sur mon visage, je vis mon père fondre en larmes devant moi. S’excusant de l’avoir fait et m’expliquant qu’elle était malade et que c’était nécessaire… Ma mère qui ajouta que tous les deux, ils ont pleurés toute la semaine chaque fois qu’ils mettaient les pieds dans la maison et se rendaient compte qu’elle n’y était plus et qu’elle ne reviendrait jamais. J’ai encore les yeux dans l’eau juste à le raconter… Ridicule! Mais tout ce récit seulement pour ajouter à votre texte, à quel point l’amour envers un animal peut être fort malgré tout ce qu’on peut reprocher a nos petites boules de poil, l’amour qu’ils nous transmettent ou seulement leur présence dans la maison, le sentiment de réconfort lorsqu’ils sont près de nous… Mes parents ont décidés de ne plus avoir d’autres chiens, ils ont eu trop mal lors de son départ , mais moi, mon amour des animaux est plus fort que le mal que le deuil peut apporter. J’ai donc mon petit bébé chien couché sur mes jambes alors que j’écris ce texte. Sur ce, je pense que les animaux nous apporte énormément dans la vie malgré les désagréments mais il ne faut surtout pas les utiliser comme des objets de notre bonheur qu’on se départi quand bon nous semble. Il faut les traiter comme des membres de notre famille et les accompagner jusqu’à leur décès comme l’on ferait pour un parents malades.
Quel beau texte Valérie! J’en suis émue. En tant qu’amoureuse des animaux aussi je comprends tout à fait vos sentiments. C’est si dur de leur dire au revoir, surtout quand nous n’étions pas là lors du départ, comme vous avec Crystal et moi avec ma Bleuet. Je suis heureuse pour vous que vous n’ayez pas perdu votre amour pour ces petites bêtes si précieuses et que vous trouvez important de vous en entourer encore Au plaisir de vous relire!
Ma soeur et moi avions eu un chiot lorsque nous étions alors toutes jeunes…. Nous attendions ce moment depuis longtemps et notre mère avait entendu parler d’une nouvelle portée prête à donner.
Nous l’attendions avec tant d’amour et de joie!
Ce chiot n’avait aucun défaut à nos yeux!
Nous l’avons bercé, caressé, promené, déguisé même… Nos levées se faisaient tôt le matin pour avoir la chance de passer toutes nos journées avec lui.
Un jour, plus de chien!
Mon père avait décidé que notre chiot l’empêchait de dormir…. Et dans ce temps-là, toute bonne épouse devait obéissance à son mari!
Notre mère, ma soeur et moi avons pleuré ce gentil chiot qui était venu porter tant d’amour et de bonheur et ce, en si peu de temps….
Aujourd’hui, ma soeur et moi en parlons encore, toujours avec une boule tout au fond de notre gorge….
En ce moment, ma soeur a un chien depuis environ 1 an. Son premier chien depuis cette histoire qui date d’au moins 40 ans. Pour ma part, j’en ai 2 depuis 4 ans!
Mes chiens m’apportent tellement de bonheur! Oui j’aurai de la peine à leur décès mais je crois que j’aurai toujours besoin d’eux dans ma vie…..
J’espère qu’ils auront une longue vie à mes côtés…..
Merci pour ce beau voyage Marie-Line. C’est toute une histoire! Je suis contente de lire que votre soeur et vous avez été capable de surmonter le chagrin de la perte de votre tout premier chien et que vous soyez maintenant toutes deux heureuses avec vos compagnons canins. Continuez de nous lire, merci !
Il y a 2 ans, mon fils et sa blonde qui habitent chez moi, ont adopté un chien à mon insu, puisqu’à mon retour de voyage, je fus mis devant le fait accompli. J’avais encore la liberté de refuser, mais bon, en voyant le bonheur dans les yeux de mon fils, mon coeur a craqué. Je dois vous avouer qu’au départ j’avais une peur maladive des chiens qu’ils soient petits ou grands. Aujourd’hui, j’ai apprivoisé ma peur et je suis devenue la mamie de ce gentil Newton qui est un mélange de caniche royal et de golden retriever. Au début, j’ai trouvé cela très très difficile, mais à ma grande surprise, j’ai découvert que nous pouvions devenir ami. Ce chien intelligent a vite compris comment s’y prendre avec moi et tout doucement, à ma vitesse, il a su se faire aimer et apprécier. J’avoue que je l’aime et que je le flatte, le caresse et lui parle comme si c’était un humain, Je n’en reviens encore toujours pas, moi qui avait si peur et qui se privait d’aller là où il y avait un chien. Je me félicite d’avoir laissé parler mon coeur en acceptant sa présence, qui par son interaction, a renforcé un lien affectif avec mes enfants; le bien-être de Newton est devenu notre préoccupation commune. J’en ressors grandi puisque ma peur ne fait presque plus partie de ma vie et quand je vais chez des amis je ne pense plus à ma peur mais au plaisir d’être en bonne compagnie.
Merci Francine pour cette belle histoire du début de votre amour pour les animaux de compagnie. Votre Newton semble un compagnon très touchant et il semble qu’il vous ait apprécié dès le départ lui aussi ! C’est très beau de voir ça et je suis heureuse de voir qu’il vous permet des rapprochements avec votre famille. Ils sont en effet un excellent intermédiaire, et je risque d’en traiter dans l’un de mes prochains articles😉
Merci encore pour votre commentaire qui m’a fait sourire!
C’est passionnant de te lire !